Meta et ses Cornerstones avaient déjà frappé très fort en 2013 avec l'album Ancient Power. Ils nous reviennent avec un nouvel album intitulé Hira, tout aussi abouti et encore plus profond.
Le chanteur sénégalais s'aventure davantage vers une musique spirituelle en faisant écho à son éducation dans les traditions islamiques soufi. Hira n'est autre que la grotte où le prophète Mohammed reçut les premières révélations. Meta continue sur cette lancée avec The Fig and the Olive Tree, en référence à la Sourate 95 du Coran. L'album entier suit un cheminement, toutes les chansons sont liées.
Plus qu'un album concept, Hira est une histoire, un voyage profondément spirituel qui va bien au-delà de la musique pour quiconque est à l'aise avec l'anglais. Terriblement roots, le son de Meta s'inspire pourtant des musiques des quatre coins du monde. Des sonorités orientales s'invitent sur Bilal, des rythmes gnaoua nous entraînent dans le génial Valley of Roses et même le flamenco vient nous surprendre sur Regardless et Do, deux titres en duo avec la chanteuse espagnole Concha Buika à la voix meurtrie et bouleversante. Meta Dia a particulièrement soigné la qualité de chaque morceau en travaillant avec le Studio Real World, conçu par Peter Gabriel en Angleterre, pour l'enregistrement, conférant un son résolument accessible à tout profane de reggae.
Un choix contrebalancé par l'excellent producteur yardie Shane Brown en charge du mixage de l'album. Même avec des titres décidément très décontractés, rappelant parfois l'ambiance spéciale du reggae des Îles Vierges, Meta ne perd ni en force de frappe ni en puissance et fait mouche à chaque fois. On regrette à nouveau de ne pas l'entendre plus en wolof, mais on a enfin compris que Meta n'était pas un artiste de reggae africain. Son reggae est universel et les incroyables mélodies de Mind Your Business, Bilal et Mother Mada sont là pour le rappeler. Chaque intervention soliste est juste et bien placée. Normal quand on choisit de travailler avec des musiciens comme Dean Fraser (saxophone), Kubix (guitare) ou Fixi (accordéon).
Meta a soigné chaque détail sur ce nouvel opus, parvenant à faire mieux que le précédent. Il nous entraîne dans sa foi avec justesse et on ne peut que le suivre, portés par une musique solide et attachante à la fois.