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Interview du Jour : Gentleman et Ky-Mani



La sortie de leur album commun est un des évènements musicaux de cet été. Le pionnier du reggae européen Gentleman s'associe à l'un des fils du roi du reggae, Ky-Mani Marley, pour une rencontre au sommet qui donne "Conversations". Collègues mais surtout amis, ils partagent un album, une tournée, et même leur loge, où ils ont reçu Reggae.fr peu avant leur concert au Summerjam à Cologne. Les deux artistes attendent tranquillement leur passage dans deux heures. Ky-Mani me chante Layla d'Eric Clapton lorsque je me présente, et Gentleman insiste pour que je me serve en fruits et boissons. Une atmosphère détente pour notre petite... conversation. Reggae.fr : Comment ça va ? Prêts pour ce soir ? Gentleman : Super bien ! Ce soir ça va être terrible ! Ky-Mani : J'adore le Summerjam, je ressens que des bonnes vibes ! Notre concert est assez exclusif, Ky-Mani et Gentleman ensemble c'est du jamais vu auparavant (rires). C'est de la bonne énergie, de la diversité, de la bonne musique. Gentleman : En plus, personnellement, ça m'enlève pas mal de pression de partager la scène. Quand tu es tout seul tu n'as pas de pause et c'est parfois difficile de maintenir ton énergie, et t'as ton t-shirt trempé (rires). A deux, c'est cool tu peux avoir une petite pause et revenir frais et puissant. Cette tournée se fait donc à l'occasion de votre album commun,Conversations. Comment avez-vous décidé de faire un album ensemble ? Ky-Mani : Je suis un fan de Gentleman depuis un bout de temps ! Il m'avait invité sur son MTV Unplugged pour le titre No Solidarity. C'est cette expérience et le temps que j'ai pu partager avec lui sur la route qui ont ouvert la porte à cet album. On s'est dit que faire un album ensemble serait assez spécial, alors on a eu quelques... conversations (rires) ! A l'écoute de l'album, on sent bien qu'il y a vraiment eu un processus d'échange entre vous deux... Comment avez-vous travailler dessus ? Gentleman : Chaque morceau est vraiment basé sur des conversations en fait. On a juste discuté et le contenu lyrical est sorti tout seul. Puis à la base, la musique est une conversation avec toi-même, ça vient naturellement. La plupart du temps, le plus dur n'est pas de faire un album mais de lui trouver un titre...


Le premier extrait a été Signs of the Time. De quoi parle ce morceau ? Gentleman : Il faut prendre les bonnes décisions au bon moment, et savoir se positionner. Chacun est celui qui construit, détruit, crée pour lui-même. C'est le message de cette chanson. Il n'est jamais aisé de choisir une reprise de Bob Marley. Comment le choix deSimmer Down, que vous reprenez avec Marcia Griffiths sur l'album, s'est-il fait ? Gentleman : C'était l'idée de Ky-Mani. A un moment, on a écouté ce qu'on avait enregistré pour l'album et Ky-Mani trouvait que c'était trop profond, qu'il manquait un truc de peut-être plus lumineux, avec plus de rythme et de swing. Il a proposé de faire Simmer Down et j'ai tout de suite pensé à faire appel à Marcia. Je l'ai appelé et on avait une démo dans l'heure ! On a été aussi super contents de tourner le clip à Cuba, c'était cool.


Comment décririez-vous vos musiques respectives ? Gentleman : C'est simple, la musique des Marley pour moi c'est de la soul food. Ky-Mani : Pareil ! Comme je disais, j'étais un grand fan de Gentleman avant de le connaître ou même de savoir à quoi il ressemble. C'est énorme d'avoir cette opportunité de partager un album et une tournée avec lui. Je pense que ce n'est pas le fruit du hasard, c'était écrit, ça devait se faire. Comment as-tu connu la musique de Gentleman ? Ky-Mani : Hey, on kiffe Gentleman en Jamaïque, tu crois quoi (rires) ? C'est ça le reggae music, peu importe d'où tu viens, ta couleur, ou ta religion ne comptent pas à partir du moment où tu parles de vérité et de droiture. C'est le message qui compte. En Jamaïque, on dirait vraiment que le public, ou en tout cas le jeune public, est plus concentré sur le dancehall. Pensez-vous que le marché principal pour le reggae est actuellement en Europe? Ky-Mani : En ce moment, oui, un peu. Mais tout est une question de cycle. Maintenant, c'est le dancehall mais on voit le reggae regagner du terrain petit à petit. Le Monde a besoin de sa culture et de son message, surtout en ces temps difficiles. Le reggae réconforte, véhicule un message et nourrit une réflexion. Personne n'a envie d'être debout des heures à écouter quelqu'un parler, ça devient ennuyant au bout d'un moment. Mais avec la musique , c'est facile : tu mets le message dedans et tu captives les âmes avec un bon petit riddim. C'est la meilleure façon. Gentleman : Carrément ! Et je veux ajouter aussi que les goûts du public diffèrent de ce qui peut être mis en avant dans les charts, à la télé ou à la radio. Que ce soit en Jamaïque, en Afrique, en Asie ou en Europe, quand tu te retrouves dans un taxi, il te joue des grosses mixtapes reggae ! Mais j'aime le dancehall aussi ! Le dancehall a une vibe puissante. Les deux ont leur place, et c'est pour cette diversité que j'aime la culture reggae. Vous allez être en tournée pour la promotion de cet album. Vous avez déjà des projets ensuite ? Ky-Mani : Oh pitié, on vient à peine de sortir celui-là ! Ce serait comme avoir déjà faim le ventre rempli (rires) ! Certains artistes travaillent sur plusieurs albums à la fois, on ne sait jamais ! Gentleman : Oui, c'est vrai. Mais on se concentre vraiment sur celui-ci et sur la tournée. Tu sais, je n'écoute pas beaucoup ma propre musique. Mais cet album, je peux te dire qu'il tourne en boucle ! Ky-Mani : Je l'adore aussi. Big up à ceux qui l'apprécieront. One Love.

Source :

www.reggae.fr

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